Fiche de cours : Algodystrophie


Mise à jour le 17/09/2021 à 12:16

Note

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Définition

Le terme « syndrome douloureux régional complexe » (SDRC) correspond un tableau clinique douloureux qui a pour caractéristiques principales :

  • une douleur régionale, continue, spontanée ou provoquée, qui paraît disproportionnée en intensité ou en durée par rapport à l'évolution attendue de l'événement déclenchant 
  • cette douleur régionale ne correspond pas à un territoire nerveux périphérique (tronculaire ou radiculaire) 
  • cette douleur peut être associée à des signes cliniques moteurs, sensitifs, sudomoteurs, vasomoteurs, trophiques qui peuvent être inconstants et variables dans le temps.

 

- Peut se rencontrer à tout âge chez l'adulte (possible chez l'enfant et l'adolescent mais reste exceptionnel)

- Prédominance féminine (trois femmes pour un homme) 

- Incidence annuelle faible, estimée entre 5 et 25 pour 100 000

 

Etiologies : multiples, avec facteur de risque psychologiques anxio-dépressifs

 

- Traumatismes : à l'origine de plus de la moitié des SDRC. Il n'y a pas de relation entre le déclenchement d'un SDRC et la sévérité du traumatisme. Le délai entre traumatisme et SDRC 1 est variable (quelques jours à quelques semaines). La chirurgie, en particulier orthopédique, est une cause favorisante fréquemment retrouvée. De même, une rééducation trop intensive et douloureuse peut aggraver ou déclencher un SDRC, ou à l'inverse une immobilisation prolongée inappropriée.

- Neurologiques : accident vasculaire cérébral, sclérose en plaques 

- Cancérologiques : envahissement néoplasique locorégional, tumeur thoracique sous-jacente (pour le SDRC du membre supérieur), formes paranéoplasiques rares 

- Vasculaire : thrombose veineuse profonde 

- Infectieuses : zona, panaris 

- Endocrinologiques : diabète, dysthyroïdies 

- Médicamenteuse : barbituriques 

- Obstétricale : (hanche au cours de la grossesse)

Clinique

Cf introduction

 

Biologie

Absence d'anomalie biologique

Radiographie

Retard clinico-radiologique de quelques semaines à un mois.

Intérêt des clichés comparatifs

- Déminéralisation d'abord modérée avec amincissement des lames sous-chondrales, puis hétérogène et mouchetée, avec parfois une disparition quasi complète de la trame et des corticales.

Cette déminéralisation est régionale, intéressant habituellement les deux versants d'une articulation.

- lnterligne articulaire toujours respecté au long de l'évolution

TDM

Cf sémiologie radiographie

IRM

C'est maintenant l'examen de référence.

Une IRM normale ne permet toutefois pas de rejeter le diagnostic de SDRC car elle peut être normale dans les formes froides d'emblée.

 

Présence d'un oedème osseux régional, touchant plusieurs pièces osseuses, associé à un oedème des parties molles

- Hyposignal sur les séquences en T1, corrigé par l'injection de gadolinium

- Hypersignal sur les séquences en T2 et STIR 

Médecine nucléaire

Scintigraphie osseuse : l'hyperfixation locorégionale est l'élément caractéristique mais n'est pas spécifique.

Elle précède les signes radiographiques, avec une « extension » aux articulations de voisinage, et elle est présente aux trois temps :

- temps précoce (vasculaire)

- à la phase intermédiaire (tissulaire)

- temps tardif (osseux)

 

L'hyperfixation peut être absente dans certains cas, parfois remplacée par une hypofixation plus fréquente chez l'enfant et l'adolescent (forme froide d'emblée).

CAT

L'évolution est spontanément favorable dans 90 % des cas, mais peut être prolongée (12 à 24 mois).

Plus rarement (5 à 10 % des cas), l'évolution est plus lente avec persistance des douleurs pendant plusieurs années, associées à des troubles trophiques et des rétractions aponévrotiques.

 

Le traitement implique : 

- Repos

- Traitement rééducatif et physiothérapie

- Traitement antalgique

 

Différentiels

Fracture occulte